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La Presse
04-08-2025
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Faire son temps, une brique à la fois
Marc-Antoine Desrosiers fait partie d'une équipe de trois détenus de la prison de Sorel-Tracy œuvrant au recyclage de briques en échange d'un petit salaire. Derrière les clôtures en mailles de chaîne surmontées de fils barbelés de la prison de Sorel-Tracy, une initiative d'économie circulaire roule à fond de train. Du matin au soir, des prisonniers travaillent à recycler des tonnes de briques. Surtout des rouges. Le tout grâce à une invention québécoise, une machine qui avale les briques pour ensuite les éjecter, prêtes à rebâtir des murs. Marc-Antoine Desrosiers est incarcéré dans cet établissement de détention provincial de haute sécurité qui loge actuellement 345 contrevenants. Depuis un an, le jeune homme au regard lourd passe la plupart de ses journées dans un immense atelier où sont acheminés par camion des conteneurs remplis à ras bord. Il manipule jusqu'à 300 briques bardées de mortier à l'heure, cinq jours par semaine. « Mon but premier en effectuant ce travail est d'être fatigué à la fin de la journée, de parvenir à dormir le soir venu », admet-il, avant de proposer une démonstration à La Presse. Le jeune homme se considère comme privilégié de purger sa peine en travaillant dans la brique pour regagner sa liberté. Il fait partie d'une équipe de trois détenus triés sur le volet pour accomplir la besogne. Ils ont suivi une formation et reçoivent un petit revenu – 35 % de moins que le salaire minimum. PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE L'atelier de recyclage de briques de la prison de Sorel-Tracy Leur pécule peut être dépensé en partie à la cantine de l'établissement et une portion est placée dans leur compte épargne. Une autre part est réinvestie dans un fonds de réinsertion sociale de l'établissement de détention. Un outil de réinsertion Le programme de recyclage de la brique permet aux personnes incarcérées d'acquérir des compétences et d'espérer des équivalences professionnelles, expliquent Josiane Gendron, directrice de l'Établissement de détention de Sorel-Tracy, et Danielle Darveau, directrice des services correctionnels professionnels. PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE Josiane Gendron, directrice de l'Établissement de détention de Sorel-Tracy Ça permet également de contrer l'oisiveté, ça fait partie de leur réinsertion, ça va les aider, une fois à l'extérieur des murs, à se trouver un emploi. Josiane Gendron, directrice de l'Établissement de détention de Sorel-Tracy Les candidats choisis sont retenus pour leurs capacités à tenir une routine, à se lever tôt le matin. Ils ont le privilège de vivre dans un petit secteur à part de la prison, avec une aire de vie distincte. Un endroit où logent les détenus affectés aux cuisines, à la buanderie, à l'atelier de couture, à la réparation des matelas en cellule. Rien n'est perdu Marc-Antoine Desrosiers enfile de l'équipement de protection contre la poussière et des bouchons pour les oreilles avant de démarrer la bruyante machine. PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE La première étape est d'insérer la brique dans une portière coulissante, qui la balaie de lasers. Il place d'abord la brique sur un étau à l'entrée d'une petite portière coulissante. La brique est balayée par des lasers et propulsée à l'intérieur. Le mortier qui entoure la brique est découpé de façon chirurgicale en quelques secondes. Une fois propre, la brique est éjectée d'un coup sec. Avec une pince, le détenu la place sur une palette avec des centaines de briques prêtes à être réutilisées sur des chantiers. Rien n'est perdu, pas même le mortier. PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE Selon les calculs de Brique-Recyc, le réemploi de la brique sur un mur de 1000 pi2 permet d'éviter l'émission de près de 6 tonnes de dioxyde de carbone (CO 2 ). L'inventeur de la machine baptisée Brique-Recyc se nomme Tommy Bouillon. L'entrepreneur est également président de Maçonnerie Gratton. Il a eu l'idée de revaloriser la brique avec ses associés au détour de la pandémie, explique-t-il. Il a d'abord eu l'idée de recruter de la main-d'œuvre étudiante. Mais le travail est routinier, dur, et la rétention du personnel n'est pas une mince affaire. L'option de s'associer à une prison est venue tout bonnement, il y a quelques années, lors d'une discussion avec une professionnelle de la sécurité publique. Le plus gros défi, explique M. Bouillon, a été de trouver une façon de transporter la brique à coût nul. Il a réussi à conclure une entente avec une entreprise de camionnage. Au lieu de revenir avec une remorque vide après une livraison, les camionneurs se chargent de ramasser des conteneurs de Brique-Recyc pour les acheminer à la prison de Sorel-Tracy. PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE Tommy Bouillon, entrepreneur en maçonnerie, a inventé la machine baptisée Brique-Recyc. Au centre de détention de Sorel-Tracy, il y aura bientôt une deuxième machine pour valoriser les briques provenant de chantiers de démolition. Quand Marc-Antoine Desrosiers aura recouvré sa liberté, un autre détenu prendra sa place. Il espère former la relève. « Je veux donner au suivant », dit-il. La brique recyclée se vend entre 2,50 $ et 3 $ l'unité par l'entreprise. C'est plus cher que la neuve, mais il n'y a pas de frais d'enfouissement (sorte d'écofrais). Et c'est de l'économie circulaire. Selon les calculs de Brique-Recyc, le réemploi de la brique sur un mur de 1000 pi2 permet d'éviter l'émission de près de 6 tonnes de dioxyde de carbone (CO 2 ). L'entreprise a conclu récemment un partenariat avec la cimenterie Lafarge pour recycler le mortier. Quand la brique passe à travers la machine, le mortier tombe dans un récipient en dessous. La substance ressemble à de l'argile. Elle est emballée dans des sacs et acheminée aux installations de la cimenterie, entre autres à Saint-Constant, sur la Rive-Sud de Montréal. Le mortier redevient donc ciment. Consultez le site de l'entreprise Brique-Recyc Consultez un aperçu de la réinsertion sociale au Québec


24 Heures
24-07-2025
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Une seconde vie pour le matériel de la Fête fédérale de gymnastique à Lausanne
Le comité d'organisation privilégie l'économie circulaire avec une plateforme de revente en ligne et un vide-grenier. Publié aujourd'hui à 13h44 Mis à jour il y a 31 minutes La Fête fédérale de gymnastique Lausanne 2025 a souhaité agir conformément à sa considération des enjeux sociaux et environnementaux. Bien que privilégiant la location, le comité d'organisation s'est trouvé dans l'obligation d'acheter du matériel. Dès lors, et afin «d'éviter que ces objets ne soient stockés inutilement ou jetés», le comité a décidé de mettre à la revente ces objets dont il a fait usage durant l'événement. Comme le comité l'annonce dans un communiqué paru ce jeudi, cette revente aura lieu via deux initiatives: une plateforme de revente en ligne et un vide-grenier. La plateforme de revente , mise en ligne dans une démarche d'économie circulaire, est déjà disponible. Elle avait été mise en ligne avant le début de la Fête, et ce afin de favoriser les chances que le matériel puisse trouver de nouveaux acquéreurs. Le «vide-grenier géant» , de son côté, aura lieu dans le local matériel de la Fête, situé avenue de Sévelin 220, le samedi 9 août (de 13 h à 19 h) et le dimanche 10 août (de 10 h à 18 h). Il s'agira d'une large sélection d'objets encore disponibles, allant du mobilier de bureau et du matériel informatique aux éléments de décorations, en passant par le matériel gymnique et sportif. Au sujet de la Fête fédérale de gymnastique Newsletter «La semaine vaudoise» Retrouvez l'essentiel de l'actualité du canton de Vaud, chaque vendredi dans votre boîte mail. Autres newsletters Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.